• Qi Qong

« Le vent est au principe des 100 maladies », nous dit le Su Wen, l’un des textes les plus anciens de la médecine traditionnelle chinoise.

 

Les cinq mouvements de la pensée chinoise

Le vent est un élément des 5 climats qui caractérisent les 5 mouvements de la pensée chinoise.

Il appartient au printemps et au mouvement du bois. Ses organes sont le foie et la vésicule biliaire.

Les autres mouvements sont l’été et le mouvement du feu, l’automne et le mouvement du métal, l’hiver et le mouvement de l’eau, et entre chacun de ses mouvements, les intersaisons et le mouvement de la terre.

Le vent qui enfonce la porte du corps pour faire entrer les maladies

Le vent, en médecine traditionnelle chinoise, est considéré comme un intrus qui force l’entrée du corps par la peau et les muqueuses, y pénètre et transporte avec lui dans notre organisme tout un tas d’agents pathogènes susceptibles de nous rendre malade. La médecine traditionnelle chinoise les appelle des pervers externes.

Dans une vision plus spécifique à l’acupuncture, le vent et les pervers externes s’invitent dans les canaux d’acupuncture, viennent perturber la circulation du Qi (énergie) et cherchent à s’immiscer dans l’interne, vers les organes.

C’est ce qui explique les courbatures, les maux de tête et les douleurs. La fièvre apparait quand le corps mobilise son énergie défensive pour empêcher les pervers de rentrer et les chasser vers l’extérieur lorsqu’ils sont dans les canaux.

Pour autant il y a du vent toute l’année, donc toute l’année il y a un peu du mouvement bois dans chacune des saisons. Les attaques de vent froid en hiver correspondent aux virus de l’hiver (grippe, covid, gastro). Celles de vent chaleur en été aux angines, à l’insolation, aux inflammations oculaires. Au printemps et en automne, les attaques de vent se rapprochent davantage des allergies respirations et du rhume des foins.

Pourquoi ce vent pénètre notre corps ?

Première raison : notre énergie défensive (ou immunité) est affaiblie soit de façon chronique soit de façon occasionnelle.

Dans ce dernier cas, une insomnie, une contrariété ou un excès alimentaire peuvent suffire à nous affaiblir.

Deuxième raison : notre mode de vie n’est pas suffisamment en phase avec l’énergie de chaque saison (soupe, pot au feu et coucher tôt en hiver par exemple), ou la saison elle-même est déréglée.

Notre corps perd alors la capacité de s’adapter et nous tombons malade.

Et du vent interne, ça existe aussi

Le vent peut être d’origine interne, mais là c’est une autre histoire. Celle des dérèglements propres à notre organisme et qui sont la source, en médecine traditionnelle chinoise, des AVC, du zona, de l’épilepsie ou de certaines maladies neurodégénératives.

Nous en parlerons la prochaine fois.